vendredi 29 octobre 2010

Une belle visite de la capitale

Nous avons finalement pris 2 jours pour se rendre à Washington... quand on veut, on peut!
Le vent a très bien adonné pour un bon moment ce qui nous a permis de faire de longues distances à une bonne vitesse malgré une marée descendante contre nous.

Orion XIII...

... et Globe-Vogueur

Comme ils sont beaux!!


Pendant ce voyage, nous avons encore pris le temps de pêcher le crabe. Quelle réussite! Avec nos amis du Globe-Vogueur (bravo à Sylvie pour ses belles prises), nous avons réussi à se faire un magnifique souper : des rouleaux de printemps avec une sauce aux arachides... wow Benoit, quel cook!


Nous voilà à destination maintenant!
À Washington, nous étions encrés dans un chenal très bien protégé de sorte que nous avons passé des nuits très reposantes. Seul hic, il y une constante circulation d'hélicoptères, ce qui devient un peu assourdissant par moment ; ils passent à très basse altitude et c'est impressionnant.
L'architecture de la ville est très riche. Tous les bâtiments semblent respecter une rigoureuse règle de développement urbain. Parfois, on se croirait en Europe... il faut dire que la ville a été dessinée par un architecte français!

... la Maison Blanche

... le Capitole

... le Washington Monument (en arrière plan)

... le Lincoln Memorial

En faisant notre tour au Capitole, nous avons fait un arrêt au magnifique Jardin Botanique (c'est gratuit!). Ils ont une collection hallucinante d'orchidées... wow Katherine j'ai pensé à toi toute la journée et je t'ai fait un beau dossier avec des photos à tout casser! Pendant que je trippais sur cette grande variété de végétaux, Alex a pris le temps de relaxer un peu quand il le pouvait.

Nous avons tellement marché en 3 jours que nos pieds n'en pouvaient plus. Nous devions aller chercher du propane et ce n'était pas à la porte, mais ça on ne le savais pas en partant le matin! Nous ne pouvions pas prendre le métro ou de taxi!!

En gougounes "cheapettes la galette" (3$!!), il n'en manquait pas beaucoup pour que je revienne en rampant. J'avais tellement mal aux pieds qu'au matin du 3e jour j'ai eu de la difficulté à mettre mes souliers! Mais puisque nous étions dans une ville aussi remplie, je ne pouvais pas laisser passer une journée. De plus, un grand nombre musées sont gratuits (en fait, presque toutes les visites sont gratuites!).
Merci à M. Smithson qui a permis la fondation du Smithsonian Institution, pour la promotion et la diffusion du savoir.
Nous avons donc visité 2 musées. Il y avait tellement de choses à voir, que nous aurions dû prendre une journée pour chacun. Faute de temps, nous avons au moins vu l'essentiel de chacun.

Tout d'abord, nous sommes allés au Air and Space Museum. Nous avons pu voir plusieurs artéfacts qui sont réellement allés dans l'espace comme des capsules de retour des astronautes et la combinaison de Youri Gagarine. Nous avons aussi vu des répliques telles le télescope Hubble et le module lunaire.

Un avion a particulièrement retenu notre attention : le Spirit of St-Louis, qui a été le premier avion a faire un vol transatlantique. Ce n'est pas une réplique, mais bien le vrai qui a été démonté et remonté en entier par les ingénieurs du musée!

Finalement, nous sommes allés visiter le musée d'histoire naturelle... oui, oui, celui du film : Night at the Museum avec Ben Stiller.

En plus des dinosaures, nous avons pu voir une collection très complète de pierres et minéraux, de squelettes (presque tous les animaux y sont!), d'insectes et d'animaux marins. WOW!! J'y serais resté plusieurs heures encore, mais les gardes nous ont mis à la porte.

Notre séjour à Washington s'est terminé jeudi matin lorsque nous avons quitté le chenal pour reprendre le court de la Potomac. Contrairement à celle d'aujourd'hui, cette journée a été magnifique. Nous avons fait une distance de fou en un temps record, ce qui nous a encore permis de pêcher un peu de crabe et de voir un coucher de soleil pas piqué des vers... quelle chance de pouvoir contempler un beau paysage comme celui-là!

Pour terminer ce message interminable, voici un très bref résumé de la journée d'aujourd'hui.
trop de vent,
trop de vagues,
trop froid,
trop de fatigue!



Une semaine plus tôt... même place, Alex en bédaine.
Aujourd'hui, manteau, tuque, foulard, mitaines et ... goutte au nez!

jeudi 21 octobre 2010

En route vers la Maison-Blanche

Nous avons quitté Annapolis lundi matin pour continuer notre petit bonhomme de chemin vers le sud.
Notre premier pitstop a été Solomons Island. Nous avons eu la magnifique opportunité d'aller dépenser chez Wal-Mart! Nous avions besoin, entre autre, d'acheter un téléphone cellulaire. Comme je disais plus tôt, il est assez difficile, voire impossible, de trouver un téléphone publique et parfois il faut appeler! Nous avons trouvé un cellulaire pré-payé pour 30$ (10$ la machine et 20$ pour 150 minutes!). Ça vaut vraiment la peine.
Pendant notre périple (de Annapolis à Solomons I.), nous avons croisé plusieurs bateaux de vieilles architectures.

Il nous était impossible d'être dans le coin sans passer par Washington DC. Notre route est pas mal plus longue que ce que nous avions prévu! Nous avions planifié 4 jours de Annapolis à Washington. Cependant, nous sommes maintenant (jeudi soir!) à peine entrés dans la rivière Potomac qui fait le lien entre la grande ville et la baie de Chesapeake. Dire que la route se fait en moins de 45 minutes en voiture à partir d'Annapolis! En somme, il nous reste 3 jours encore devant nous... c'est long!

C'est avec une belle route planifiée et, enfin, un GPS qui fonctionne avec l'ordi (merci à Alain de Potion Magique pour avoir aidé Alex à installer les nombreux pilotes informatiques nécessaires) que nous sommes partis ce matin... on avait même planifié 2 routes au cas ou on aurait les yeux plus grands que la panse. Finalement, on a fait environ 3 miles avec une vitesse moyenne de 2,5 nœuds ; trop de vagues et un vent très peu favorable. On a rebroussé chemin pour se rendre dans le fond d'une petite rivière (St-Mary's). On peut se consoler puisque nous avons vu nos premiers pélicans... wow, un autre avant-goût du sud.
Le village de St-Mary's est très spécial : il n'y a qu'un superbe collège... et rien d'autre. Un habitant nous a dit qu'il a environ 20 personnes qui y demeurent de manière permanente! Il s'agit d'un des plus vieux village du Maryland ; un village d'antan a été reconstitué afin de reproduire l'esprit de l'époque.(photo: 1er State House du Maryland, 1650)

Cet après-midi nous avons eu droit à un cours de voile... en fait, nous avons regardé une mini-régate. Un cours de voile est offert au St-Mary's College. Les chanceux! Ce qui ressemblait le plus à ça au Cégep c'était le cours de canot-camping!

Nous devrions reprendre la route samedi puisque les conditions devraient être plus favorables. En attandant, nous allons prendre le temps de faire d'autres éternelles réparations. Par la suite, ce sera le grand droit vers Norfolk et le début de l'Intracostal! On a hâte qu'il fasse plus chaud... les soirées commencent à être de plus en plus froides.

On a aussi hâte de reprendre les merveilleux happy hours avec nos amis!

Que ce soit sur Globe-Vogueur, avec Sylvie et Benoit...

ou sur Skana IV, avec Jacques et Lucie (en s'ennuie, elle est partie)...
en passant, regardez mes beaux crab cakes (hummmm...)

ou sur El Solaz, avec Nicole et Claude... (et Bruce et Karen de Ookpik)

ou sur Orion XIII, avec nous...

On est toujours bien accompagnés et nous avons toujours beaucoup de plaisir!

dimanche 17 octobre 2010

Beaucoup de plaisir, mais il faut décoler

Annapolis est une ville magnifique... en ce qui concerne son quartier historique puisqu'on a rien vu d'autre!
L'architecture est superbe... ça ressemble un peu à nos vieux quartiers : rues étroites, maisons de villes collées, trottoirs en pierres. De plus, la brique rouge vient vraiment donner de la chaleur et un cachet particulier.


Après avoir passé quelques jours à vagabonder dans la vielle ville, nous avons décidé de passer la journée à bord pour encore apporter des améliorations à notre demeure, mais aussi pour faire notre première tentative de pêche au crabe bleu! Tout d'abord, nous avons essayé une cage qui nous semblait plus fiable qu'une simple ligne à pêche. Dans la cage, Alex avait attaché un morceau de poulet qui devait servir d'appât. Malheureusement, les crabes ont coupé 2 des 3 cordes qui retenaient la cage ce qui a un peu diminué nos chances de remonter quoique ce soit.

Par la suite, on a décidé d'y aller à la manière locale, c'est-à-dire en mettant simplement un morceau de poulet attaché à un hameçon. Surprise! Nous avons pêché 7 crabes avec lesquels nous avons cuisiné nos premiers "crab cakes"! Un franc succès! C'est très long à décortiquer, mais ça en vaut la peine.

Demain, nous devons reprendre la route vers de nouveaux horizons : Washington DC. Nous avons quelques jours de navigation ce qui devrait nous dégourdir un peu. Ça va faire du bien de bouger parce qu'on commence à s'enraciner dans notre belle baie remplie de bateaux.

Merci beaucoup à Marie-Claude et Sébastien pour les numéros de téléphone des douanes... ça va nous épargner bien des recherches!!
À la vôtre! :)

jeudi 14 octobre 2010

Annapolis, capitale de la voile

On dit que Annapolis est la capitale de la voile, bien ça doit être vrai puisqu'il y a du bateau au pieds carré! En arrivant devant l'entrée de la ville, on s'est fait accueillir par une multitude d'embarcations.

Beaucoup d'entre eux étaient certainement là pour faire valoir leurs apparats puisque c'est la fin du Boat Show, un gros événement où les vendeurs de gros bateaux de "pêteux de broue" montrent leurs produits. Je peux vous dire qu'à l'encrage, on se fait un plaisir à regarder les gros voiliers et catamarans de 50 pieds dont la valeur dépasse largement notre imagination ; ces bateaux sont capables de faire des 360° sur place et peuvent manoeuvrer à reculons, et ce, à des vitesses de fou!! De notre côté, si on veux tourner de reculons, c'est toujours une surprise un peu stressante puisqu'on ne sait jamais où le bateau va aller!

Pendant notre escapade en ville, j'ai remarqué une chose incroyable... pour ceux qui connaissent le livre de Alex Haley, "Racines" (Roots), que je suis justement en train de le lire. Je suis complètement absorbée par cette histoire relatant la vie d'un Africain, Kunta Kinte, capturé et ensuite envoyé aux États-Unis pour travailler comme esclave sur une plantation de coton. On marchait tout bonnement, lorsque je me suis mise à lire une plaque commémorative ; j'ai vu un nom africain qui a piqué ma curiosité.


À ma grande surprise, cette plaque a été érigée en souvenir de Kunta Kinte, débarqué au port d'Annapolis après son horrible voyage en mer. Wow! J'étais tellement émue et emballée! J'avais justement émis l'hypothèse, la veille, qu'il aurait pu débarquer en Virginie ou en Caroline... mais non c'est ici au Maryland!

Bon voilà pour ma découverte et tant pis pour ceux qui ne connaissent pas mon ami Kunta Kinte, un Gambien assoiffé de liberté. (La Gambie : petit pays imbriqué dans le Sénégal... c'est pour ça que ça me touche autant!)... comme Kunta le faisait à son époque (1750), les Africains nous nomment, les blancs, encore les Toubabs... c'est quand même troublant.


Après cette vague d'émotions, nous avons enfin récupéré notre moteur de dinghy tout neuf! C'est toujours excitant une nouvelle bébelle, même si ce n'est pas le moteur le plus rapide et le plus puissant en ville (un petit 3,5 forces), nous sommes bien contents de pouvoir revenir au bateau en moins de 5 minutes. De plus, puisqu'il est neuf, on a la tête tranquille en ce qui concerne la garantie. Une autre chose de réglée.

Aujourd'hui, nous devons aller appeler le bureau des douanes pour signifier notre présence dans les eaux du Maryland. Lorsque nous avons passé des douanes américaines, nous avons dû demander un permis de navigation afin de pouvoir circuler partout aux États-Unis. Voilà maintenant que nous devons aussi appeler les douanes à chaque fois que nous arrivons dans un nouvel état. Par contre, nous n'avons pas les numéros de téléphone! À chaque fois, je dois appeler la Garde Côtière à la VHF pour leur demander le numéro et ensuite, nous devons faire le tour de la ville afin de trouver un téléphone public... en fait c'est impossible puisque ces machines n'existent plus! Nous allons certainement être obligés de se trouver un téléphone cellulaire américain pour pouvoir continuer à fonctionner facilement. Nous réussissons toujours à se débrouiller, mais parfois ça peut prendre 2 jours avant de trouver une place pour appeler!

C'est un peu stressant de prendre du retard parce qu'on ne doit pas niaiser avec les douanes américaines. Benoît et Sylvie (Globe-Vogueur) se sont fait aborder par un bateau de la Garde Côtière (6 personnes armées de fusils, matraques et cie!) et ils ont eu un avertissement ce qui est venu entacher gravement leur dossier. Ils n'ont même pas eu le temps d'expliquer pourquoi ils n'avaient pas eu la possibilité d'appeler. On leur a tout simplement dit qu'ils faisaient ça pour les éduquer!! Méchant "Power trip"!! Maintenant, ils doivent passer plus d'une demie-heure au téléphone pour se rapporter aux douanes et au prochain avertissement ils pourraient recevoir une amande de 5000$! Ce sont des fous! Le plus étrange dans cette histoire c'est qu'hier, lorsque j'ai appelé la Garde Côtière, le gars m'a demandé pourquoi j'avais besoin de ce numéro de téléphone... assez bizarre pour des gens qui veulent absolument faire respecter la loi!

Défi d'aujourd'hui : trouver un téléphone sous la pluie!

mercredi 13 octobre 2010

Un petit goût du sud

Nous voilà dans la baie de Chesapeake!
Depuis les derniers jours, nous avons traversé la baie du Delaware et le canal qui relie les deux baies par le nord. Il parait que la baie du Delaware est un des plans d'eau les plus difficiles à naviguer sur la côte est. Il y a beaucoup de hauts fonds et sa forme en entonnoir peut faire lever des vagues assez impressionnantes. Bien... depuis le début de notre périple, je crois que nous avons eu plus de difficulté à naviguer dans les petits chenaux ou même dans la Richelieu!

Gros soleil, pas une vague, pas de vent non plus (snif !), le calme plat! Nous avions calculé notre affaire afin de profiter du courant de marée. Ceci fait, nous avons "clanché" la baie avec des pointes à 8 nœuds! Ce qui nous a donné la possibilité de rentrer au mouillage presque avec 2 heures d'avance!! Nous avons aussi rencontré deux équipages connus : El Solaz et Ookpik. Nous avons eu droit à un comité d'accueil en dinghy! Ça fait du bien de voir des gens qu'on connaît. On a aussi finalement parlé à un gars qui navigue en solo... ça fait depuis NY qu'on se croise partout, mais on ne s'était jamais parlé! On est pas seul à chercher la chaleur et le beau temps.

Nous sommes très heureux que la température soit clémente et que le beau temps soit au rendez-vous depuis plusieurs jours maintenant. Ça fait du bien de pouvoir enfin profiter des belles journées que Mère Nature nous envoie.


Nous sommes en route pour Annapolis afin d'aller chercher notre nouveau moteur à dinghy. Enfin Bébitte va pouvoir se sentir comme les autres... motorisé!! Et Alex va pouvoir relaxer. Quoique depuis quelques jours, nous faisons la grève de la terre puisque les mouillages sont trop loins. Merci à Benoît pour le magasinage de notre moteur! Sans lui, nous n'aurions pu avoir le magnifique deal. J'espère qu'on se revoir bientôt.

En route!

samedi 9 octobre 2010

5 jours ou 5 semaines?

Il ne s'est passé que 5 jours depuis notre dernier message, mais c'est impressionnant comment les évènements s'enchaînent à une vitesse folle.

Nous avons dû attendre jusqu'à mercredi (6 octobre) pour notre départ vers Cape May. Les conditions annoncées n'étaient certainement pas idéales (quand le sont-elles?!) avec un vent de 15 à 20 nœuds du S-W virant à l'ouest au courant de la nuit. Ça veut dire du près serré (avancer contre le vent) en quantité industrielle, mais les vagues annoncées de 3 à 5 pieds étaient beaucoup plus raisonnables que les 9 à 13 pieds des derniers jours. Et puis, faut dire qu'on avait la gigotte et si ça continuait, le bateau allait s'enraciner. Autre argument de poids qui nous poussait à partir, la marina de Sandy Hook tentait de nous escroquer à 15$ la douche!

La traversée devrait normalement durer entre 22 à 24 heures selon les guides consultés, mais avec les condition annoncées, notre inexpérience et la longueur restreinte de notre bateau, nous avons décidé de partir assez tôt le matin, en souhaitant faire notre arrivée le lendemain à Cape May en début d'après-midi. Entre Sandy Hook et Cape May, il y a quelques refuges et les autres équipages ont finalement choisi de couper la traversée en deux. De notre côté, on a tenté le tout pour le tout, l'expérience d'une nuit en mer nous attirait et nous ne voulions pas rester coincés encore à attendre après une fenêtre météo en milieu de route.

Voici deux petits vidéos pour vous donner un aperçu de notre navigation dans l'océan... pas trop loin de la côte quand même, mais juste assez pour croire qu'on est seul au monde!





Les premiers milles ont déboulés rapidement, on avait le courant de marée qui nous a expulsés du port de New-York à 8 nœuds. Le ciel bleu, le vent qui adonnait et surtout Frédérique m'ont convaincu à lever les voiles pour faire taire Yamaha. Avec 2 ris dans la grand voile et le génois pleinement déployé, on a rejoint les Vogueux qui nous avaient dépassés entre temps. Le bateau passe beaucoup mieux les vagues sous voiles qu'au moteur et je commence à croire que c'est pour ça qu'on appelle ce genre d'embarcation un voilier!!

Lorsque le ciel s'est couché, nous étions seuls avec une mer qui s'était affolée et un vent qui s'était emporté. Nous recevions des bonnes raclées et nous commencions sérieusement à trouver le temps long. Malgré tout, nous pouvions garder le moral grâce à notre musique et un ciel étoilé. Nous avons navigué avec la constellation d'Orion juste au-dessus de notre tête pendant une bonne partie de la nuit, en fait, jusqu'au levé du soleil, Orion a été le dernier guerrier à se coucher.

C'est justement à ce moment que nous avons pris la décision de rentrer à Atlantic City (voir photo), et ce, à cause des conditions qui ne s'amélioraient pas du tout ; on avançait extrêmement lentement. Cependant, une autre raison nous a pousser à nous arrêter : il y avait presque autant d'eau dans le bateau que sur le pont. Voici pourquoi :
Premièrement, les vagues déferlantes ont fait lever l'écoutille à maintes reprises inondant le lit. Ensuite, de l'eau s'infiltrait par le capot de la descente et tombait sur le plancher. De plus, il y avait environ 3 pouces d'eau sur le plancher de de la toilette, que Fred allait éponger à chaque heure pour ne pas que ça se propage dans le reste du bateau. Finalement, une quantité anormale d'eau s'infiltrait par le pont bâbord mouillant tout les vêtements de Fred. Et oui, elle n'avait plus un seul morceau sec! N'oubliez pas que cette eau est salée et rend tout très inconfortable. Nous étions détrempés, gelés, fatigués, découragés par l'intérieur du bateau qui se détériorait à une vitesse fulgurante.
Bilan : plus de serviette, débarbouillette et linge sec, plus de vêtement pour Fred, plus de couverture sèche, un bateau couvert de sel (intérieur et extérieur). Bref, une expérience enrichissante, mais extrêmement frustrante. Oui, la mer était agitée et les vents un peu trop forts, mais ce sont les infiltrations d'eau nous ont vraiment mis KO! Beaucoup de modifications à faire en vue de nos autres traversées... on veut aller aux Bahamas!!

C'est seulement après deux jours de navigation que nous avons trouvé une place pour faire du lavage. Nous avons dû nous contenter d'une seule couverture et porter le même linge (Fred habillées en Alex... beau look!) pendant tout ce temps. Au moins, nous avions eu la chance de prendre une bonne douche pour enlever tout ce sel qui s'était collé à nous. Alex avait l'air d'un vrai vampire avec les yeux rouges sang. Chapeau à notre capitaine qui a barré pendant presque 24 heures avec seulement quelques mini-pauses (très mini!)! Merci Alex!

Ces deux jours se sont aussi passés dans un stress intense puisque nous naviguions dans des chenaux étroits dont la profondeur est parfois très faible, même à marée haute. Nous ne voulions plus aller en mer et risquer de tout mouiller davantage, quoique presque impossible!! Avec les grandes marées, nous devions attendre certains moments de la journée pour passer des ponts dont la hauteur libre est de 35 pieds... nous avons un tirant d'air de 35 pieds. Malheur! on a arraché notre girouette!

De l'autre part, il fallait faire attention à marée basse pour ne pas restés pris! Quelle casse-tête! Nous avons donc vécu 3 échouements ; Alex le grand capitaine nous a sorti de ces fâcheuses positions à deux reprises, mais la dernière était trop intense et nous voulions pas attendre la marée haute pour s'en sortir, les ponts l'obligent. Nous avons dû appeler la compagnie de remorquage ; heureusement, puisque nous sommes membres, cette expérience ne nous a rien coûté!

Malgré tout, ces deux jours nous ont donné un bel avant-goût de la navigation dans l'Intracostal avec des manœuvres difficiles entre des drôles de bouées pas toujours bien placées, une circulation intense, tous ces ponts à faire lever, les communications à la VHF (Fred est rendue une pro!).

Toutefois, ces chenaux passent à travers de belles petites villes. Les maisons sur pilotis longent la rive et le paysage est parfois à couper le souffle. Ces zones humides sont un véritable poumon pour l'océan et elles regorgent d'une multitude d'espèces d'oiseaux.


Wow! Avec quelques jours de retard, on est enfin rendus à Cape May, la porte d'entrée vers la Baie du Delaware. Nous sommes amarrés dans une magnifique marina : Utche's Marina. Nous avons été accueillis chaleureusement avec une beau sac cadeau de bienvenue : bouteille de vin local, biscottis maison, savon artisanal, café... vraiment très agréable après avoir vécu 3 jours intenses. Enfin, on peut laver nos trucs, prendre une bonne douche et relaxer!
Cape May est une ville superbe et très agréable. Ce soir, souper au resto et film en plein air... Poltergeist, c'est Halloween bientôt! On devrait profiter encore de la fin de semaine pour apporter quelques améliorations à Orion de manière à ne plus être tracassés pour notre prochaine expérience en mer. Ouf! Toujours des rénovations à faire!