samedi 11 juin 2011

Home Sweet Home!

Nous pouvons maintenant dire : Mission accomplie!!
Nous sommes de retour à la marina du Nid d'aigle à Maskinongé. Nous y sommes amarrés depuis le mercredi 8 juin... Orion et son équipage sont un peu fatigués, mais heureux de rentrer à bon port.

Nous avons donc continué notre périple vers le Québec en passant par les Milles-îles et le Saint-Laurent, soit dans la Voie maritime du Saint-Laurent.

La région des Milles-îles est vraiment très jolie. On y retrouve toutes sortes de maisons et de chalets... en passant du château, en voici 2 assez impressionnants,...


... à la maison plus sobre, mais quand même très charmante.


Presque toutes les îles sont habitées! Je me demandais comment les gens faisaient pour se rendre à leur maison puisqu'il est rare de voir des bateaux! Bizarre...

Parfois, le paysage était un peu plus désolant, mais fascinant, comme cette île dont les arbres sont complètement détruits par les cormorans. Assez morbide, mais intéressant.


Nous avons eu la chance d'avancer à une vitesse folle grâce à un courant de fou. Tout comme dans de Gulf Stream, Orion se faisait propulser à plus de 8 nœuds par moments!
Il nous était possible de visualiser assez facilement le courant en regardant les remous qui se forment derrière les bouées.


Notre premier passage en terrain canadien s'est fait dans l'écluse Iroquois. Ils chargent 25$ pour une descente de moins de 10 cm!!! C'est de la folie!! Dire que dans les canaux de l'état de New York nous avons passé une trentaine d'écluses pour 30$.... Notre pauvre gouvernement ne sait donc plus où aller chercher des sous!

Les écluses de la Voie maritime sont toutefois beaucoup plus impressionnantes que les précédentes de par leur taille. Elles permettent le passage des gros bateaux de l'Atlantique aux Grands Lacs quand même! Nous étions pas mal petits comparativement à ces gros navires... ils entrent et sortent au plus-que-ralenti puisqu'ils "fit" pas mal juste!


Les 2 écluses américaines de la voie maritime sont équipées de bouées flottantes, aussi appelées patantes à gosses, auquelles nous devons nous accrocher rapidement en entrant. Pas évident!!


Même si je souris sur cette photo, je n'étais pas très contente de la procédure... surtout que nos amarres n'étaient pas assez longues pour qu'on puisse les rattacher au bateau tel que demandé. Sérieux, je n'ai jamais vu un système aussi... pas de mot pour expliquer. Ça va juste mal!!


Notre premier ancrage au Canada a été à Salaberry-de-Valleyfield. Nous y sommes allés parce que nous pouvions mâter Orion à des frais raisonnables et parce que, la veille, un agent des douanes m'avait dit qu'il n'y avait aucun problème à faire le dédouanement à cet endroit.
Une chance que nous avions des moustiquaires parce que nous nous sommes fait attaqués!! Malgré notre protection, l'écoutille et la porte de la descente étaient tapissés de petites mouches noires. Nous avons fait un massacre au Off et nous avons vu les résultats le lendemain matin lorsque nous sommes sortis dehors. Des mouches mortes partout!!


Le printemps est réellement la saison de l'éclosion, comme le démontre le vidéo... on était envahis!!!




Nous avons mâté Orion à la marina de Valleyfield avec grand succès! Ouf!! Qu'est-ce qu'on aurait fait sinon?!?


Même si nous n'avons pas eu le temps de monter les voiles, c'était une bonne chose de faite... en fait, nous n'avons pas pris le temps de les hisser parce que nous voulions passer les 4 écluses restantes avant la fin de la journée.
Ouin, dans la vie des fois ça ne se passe pas toujours comme on le veut, vous le lirez plus tard!

Comme l'agent des douanes de la veille m'avait expliqué, j'ai appelé CanPass le plus tôt possible. Nous ne pouvions pas appeler le soir de notre arrivée puisque les bureaux était fermés.
Tout le monde me disait que c'était très rapide et facile...
QUOI?!? Bien, j'ai parlé (quoique j'ai été mise en attente la moitié du temps) plus de 75 minutes avec un jeune hommes un peu perdu. Il m'a demandé les mêmes questions au moins 3 fois... je capotais!!!! À la toute fin, il m'a expliqué que Valleyfield n'était pas un port reconnu et que je devais prendre un rendez-vous avec un agent des douanes de Montréal, par téléphone, afin de finaliser la transaction.
Euh... étrange! Je commençais à être un peu moins patiente! Je lui ai indiqué que je devais quitter le quai de service de la marina le plus rapidement possible et que nous serions à notre marina au plus tard jeudi matin... Ça ne semblait pas être un problème et il m'a donné mon congé.
Encore une fois, ouin... vous connaîtrez bientôt la suite...

Le processus d'éclusage des gros bateaux est tellement long, que nous avons dû attendre presque 4 heures aux écluses de Beauharnois pour laisser passer 3 cargos... On a donc traversé la voie maritime de Montréal à Sorel la nuit ; les éclusiers attendaient encore beaucoup de gros bateaux pour le lendemain matin et nous commencions à être plutôt impatients d'arriver à la maison!

La première heure d'attente s'est écoulée quand même rapidement... problème de douanes!
Et oui, même si j'avais passé plus d'une heure et quart avec le ti-gars de CanPass, ils sont venus nous pourchasser au quai de l'écluse!
Puisque je semblais un peu irritée d'avoir passé trop de temps avec lui au téléphone, après avoir raccroché, il a appelé l'agence de Montréal et il leur a dit que j'avais refusé de coopérer et que nous nous étions partis sans en avoir de droit... quelle connerie! Nous avons donc eu droit à l'escouade tactique des douanes canadiennes à bord de notre petit bateau : 7 agents armés sont débarqués!... plus un "espion" en civil qui nous observait de loin, caché en arrière des 2 camions blindés.
Nous avons quand même bien ri de tout ça parce que nous n'avions absolument rien à nous reprocher.
Là, on a compris pourquoi les écluses coûtaient aussi cher... il leur faut 9 agents des douanes pour dédouaner un mini-bateau de 27 pieds!!!


Après notre nuit de navigation, nous nous sommes alors ancré tout près de la marina vers 4h30 du matin. Nous ne voulions pas arriver à la noirceur.
Nous avons enfin vu les quais de la marina le lendemain midi... et oui, on a pas mal dormi...


Ouf, ça y est! Nous l'avons fait!
Maintenant, il nous reste qu'à commencer un nouveau projet... la famille, un nouveau bateau... qui sait? Avec tout ce qui nous trotte dans la tête, on ne chômera certainement pas!

Le blog, n'est donc pas terminé.
Vous pourrez venir fouiner une fois de temps en temps pour voir comment les nouveaux projets avancent... ou reculent!
À bientôt!

samedi 4 juin 2011

Une trentaine d'écluses plus tard...

Une semaine plus tard et une trentaine d'écluses de passées et... beaucoup de choses à raconter!

Puisque nous n'avions pas de bonnes nouvelles concernant l'ouverture des écluses du canal de Chambly et que nous étions pressés de rentrer à la maison, nous avons décidé de passer par le grand chemin qui nous fait faire un détour par l'Ontario.

C'est donc sous le soleil et une chaleur hallucinante que nous avons pris le cap vers l'ouest dans le Canal Érié. La première portion du canal est dominée par une série d'écluses nommée le "Waterford Flight" (le vol de Waterford). En partant de la ville de Waterford, les 5 écluses, réparties sur une très courte distance, élèvent les bateaux à près de 35 pieds chacune pour un total de 170 pieds.
Bien que nous étions très excités d'enfin partir vers la maison, nous avons été un peu choqués par la quantité astronomique de poissons morts qui flottaient autour et dans les écluses. Cette descente rapide dans les valves des écluses est beaucoup trop violente pour les petits poissons. Le spectacle était désastreux et l'odeur... je vous laisse imaginer!

Toutefois, nous étions très heureux de voir qu'avant et après la majorité des écluses, un mur était mis à la disposition des plaisanciers afin que nous puissions nous y attacher et passer la nuit gratuitement. Super! Dans la rivière et dans les canaux, c'est pas toujours facile de trouver des ancrages bien protégé.

Malgré la chaleur accablante, nous avons vécu des rafales de neiges très inconfortables!


La neige de peupliers, vous connaissez?
Les petites mousses collaient partout! Dans les yeux, le nez, la bouche... Dans le bateau, la catastrophe. Les moustiquaires sont blanches et c'est très difficile à faire décoller. Noël à 30°C! Ça faisait penser aux Bahamas, mais en plus chaud (pouvez-vous le croire?!?)

Nous avons été très chanceux puisque les écluses étaient très peu achalandées, donc le temps d'attente était presque toujours nul. Par chance, parce qu'il y a toujours une chute adjacente à l'écluse, pour laisser passer l'eau de la rivière, ce qui amène souvent un courant assez puissant.



Nous avons passer la plus haute écluse de tout le New York Canal System ; l'élévation est de 40,6 pieds.


C'était donc la plus haute que nous avions traversée jusqu'à maintenant. J'étais très impressionnée d'entrée dans ce grand trou. Je me sentais encore plus petite... assez difficile à croire... et très difficile à vivre quand on mesure un peu plus de 5 pieds!


Je n'avais jamais été dans cette région de l'état de New York. Ça ressemble énormément au reste! Ça ressemble aussi à la région des Laurentides ; ça faisait du bien de se retrouver dans un environnement "comme à la maison"... on sent qu'on se rapproche.


Le printemps nous donne un beau spectacle. Les belles feuilles vertes, les fleurs, les oiseaux qui chantent et... les petits bébés!
Nous avons eu la chance de naviguer avec une foule de familles de bernaches! Comme celle-ci.


... et d'écluser avec une famille de canards. 9 canetons, c'est beaucoup!



Avec les grandes quantités d'eau, le printemps nous donne aussi d'autres surprises moins agréables. Comme je disais dans le message précédent, il y a beaucoup de débris et de cochonneries qui flottent en surface et sous l'eau. (en plus des poissons... heu!!) Il nous était parfois impossible de se rendre au mur d'une écluse sans fracasser de gros billots de bois, comme cet arbre qui nous bloquait la voie d'un mur à l'autre. On aurait dit qu'Orion avait sauté par dessus tellement la coque a été propulsée vers le haut!



La corporation qui gère les canaux offre des passes très abordables selon le besoin des voyageurs : 2 jours, 10 jours ou une passe de saison. Le premier éclusier m'a dit qu'en 3 jours la majorité des bateaux faisait le trajet jusqu'au Lac Ontario. Ceci dit, j'ai décidé d'acheter une passe de 2 jours et d'en acheter une 2e pour finir le voyage.
Malheureusement, lors de notre 3e journée (je venais tout juste d'acheter la 2e passe), nous avons été bloqués aux abords du Lac Oneida, dans le "superbe" village de Sylvan Beach... qui a assurément eu ses heures de gloire (dans les années 50, je crois), mais ce temps est révolu... dommage, le lac est très beau.
Avant de s'amarrer au mur gratuit de la ville, nous avions décidé de le traverser. Le vent nous semblait pas si terrible que ça. Après 1 mile, nous avons rebroussé chemin de peur de perdre le mât. Le lac était complètement déchaîné!

Après 2 jours d'attente, nous avons enfin traversé le fameux Lac Oneida. Les vagues étaient passées de plus de 4 pieds à rien du tout en une nuit et nous étions très contents de continuer notre chemin. Malheureusement, à cause de nos 2 jours d'attente, notre passe était expirée et nous devions en acheter une autre. Une autre dépense plate qui s'ajoute à notre liste... mais non!! L'éclusier qui nous a vendu la passe s'était trompé : il avait mis 3 jours au lieu de 2!! Youppi!!!

Nous avions planifié d'acheter les cartes du Lac Ontario et des Milles Îles dans une marina située de l'autre côté du Lac Oneida. J'ai appelé plusieurs marinas avant d'en trouver une qui avait le fameux Charts Book en magasin. Nous pensions passer quelques minutes tout au plus à quai puisqu'il nous restait encore 8 écluses à franchir avant d'arriver aux portes du Lac Ontario et notre passe ne pouvait pas durer éternellement!
Catastrophe!! Ils n'ont pas le livre si convoité!! La dame à la réception était tellement mal à l'aise de nous avoir fait arrêter pour rien qu'elle nous a prêter la voiture de courtoisie de la marina pour qu'on puisse aller l'acheter au West Marine (magasin d'articles nautiques) de la ville d'à côté!! Finalement, notre arrêt a duré une heure, mais j'ai été agréablement surprise de la qualité du service. Wow! Jamais j'aurais cru avoir à conduire une grosse mini-van verte en me levant ce matin-là!

Nous sommes enfin arrivés dans la ville Oswego en fin de journée et nous nous sommes ancrés tout près des portes du Lac Ontario. Ouf! Grosse journée!


Ce matin donc, nous sommes partis vers notre majestueux fleuve Saint-Laurent. Le lac était super calme, malgré la houle qui venait nous faire rouler un peu. Par contre, le froid était réellement prenant! J'ai eu aussi la chance de faire mon premier quart sous une pluie glaciale. En après-midi, le soleil avait un peu réchauffé l'atmosphère et barrer le bateau n'était plus un gros problème...


Nous avons profité d'un courant à l'entrée de la voie maritime, donc à la sortie du lac, qui nous a permis d'arriver dans le petit village de Cape Vincent un peu plus tôt que prévu. La très accueillante ville offre des services gratuits aux plaisanciers (quais, douches, poubelles, etc.) et les autres services sont tout près. Nous en avons donc profiter pour se laver (après une semaine...), faire un peu de lavage et acheter quelques trucs à manger. Alex a profité du quai pour dégonfler le dinghy et l'attacher sur le bateau puisque nous ne pouvons pas remorquer d'annexe dans les écluses de la voir maritime.

Nous sommes conscients que tout ce tralala finira bientôt. C'était notre dernière douche américaine, notre dernier lavage américain et notre dernière épicerie américaine de ce voyage.

Canada, nous voilà!