Des ensoleillés Bahamas vers les pluvieux États-Unis

Yé! On est arrivés!! Donc, c'est hier (avec une journée d'avance!!) que nous sommes arrivés à Charleston en Caroline du Sud. Le séjour en mer a duré 76 heures et 45 minutes avec du beau temps et de la belle voile. Seulement 16 heures de moteur ont été utiles... manque de vent, ça peut arriver. Nous avons vu plusieurs orages au loin sans se faire achaler par une seule goute. Ouin, c'est pas vrai... des fois il y a des bonnes vagues qui peuvent nous mouiller le derrière!
Toutefois, nous sommes très heureux d'avoir réussi cette navigation. Nous sommes maintenant près pour les longs voyages qui nourrissent notre imagination : Europe, Afrique... tour du monde, pourquoi pas!

Nous étions très bien préparés : bouffe, confort et divertissement... mais on aurait quand même apprécié un pilote automatique! Nous avons, dans l'ensemble, bien respecté nos quarts de travail : 4 heures le jour (6h00 à 22h00) et 2 heures la nuit (22h00 à 6h00), ce qui a fait en sorte que nous n'étions pas trop fatigués. Un seul détail nous avait malheureusement échappé. Le mal de mer quand on est au grand largue est une condition très peu appréciable lorsqu'on navigue sur de longue période ; c'est difficile de surmonter tout ça quand tu ne peux pas prendre de Gravol puissant... pas le droit, ça endort!

Voici un maigre résumé de notre traversée.

Jour 1 : lundi, 18 avril

Nous avons quitté le mouillage confortable de Port Lucaya vers 10h20 afin d'aller faire le plein d'essence et de glace à la marina. Dernier coup d'œil du village et des habitants et, hop, nous voilà dans le chenal qui nous mène à l'océan Atlantique.
Nous avons perdu la terre de vue en fin de journée et c'est au même moment que nous avons ressenti les premiers effets du Golf stream. Ce courant marin a une très forte vélocité et nous donne un sacré coup de pouce pour avancer. Merci à lui! Sans son aide, nous serions arrivés beaucoup plus tard... et on parle de jours!
Le confort était une obligation. Parasol, coussins et eau fraîche obligatoires!



C'est vers 3h45 le matin que nous avons dû partir le moteur. Même si le Golf stream nous donne un coup de main, 3 nœuds sur le fond c'est pas très vite! Le GPS nous indiquait que notre arrivée se ferait dans 9 jours... woooo! Trop démoralisant pour patienter.


Jour 2 : mardi, 19 avril

C'est difficile de donner d'autres informations... l'océan est pas mal toujours pareil! Vers 10h00, le vent est revenu en force! Excellent parce que notre cher Yamaha, même si sa toux a beaucoup diminuée, doit être ménagé... on s'entend aussi que le pris de l'essence nous donne pas mal le goût de faire de la voile!
Voici un petit vidéo pour vous donner une idée de nos belles conditions de mer. Attention! Je dis une belle connerie de fille trop fatiguée... ce n'est pas des degrés Celcius, mais des Fahrenheit. Oups!



La deuxième nuit a été un peu plus mouvementée. Le bon vent que nous avions eu pendant la journée avait donné l'énergie nécessaire à la mer pour faire monter de belles vagues. Même si elles n'étaient pas dangereuses, la navigation devenait très inconfortable en vent arrière : le bateau roule beaucoup ce qui me donne un gros mal de mer... ouach!


Jour 3 : mercredi 20 avril

Même si nous n'avions pas très bien dormi, nous avons commencé la journée avec confiance et bonheur. C'est fou l'énergie qui se dégage d'un levé du soleil ; tout devient beau et facile.
Les miles passaient à une vitesse folle! C'était hallucinant de voir notre progression sur le lecteur de carte. Encore un autre superbe journée malgré un soleil de plomb et des genoux un peu brûlés... c'est de ma faute, j'haïs ça mettre de la crème quand je ne peux pas me laver!
Un autre vidéo...



Lors de cette journée, nous n'avons pas parti le moteur, même que Alex a pris 2 ris sur la grand-voile et que nous avons réduit le génois!

Cette dernière nuit a donné des sueurs froides à Alex. Les gros nuages et les éclairs multiples n'étaient pas très rassurants. Lors de mon premier quart de nuit, le vent était tellement faible que vers la fin, nous avons parti le moteur. C'est donc plus tard dans la nuit que la situation s'est corsée.... au moment même que j'ai demandé à Alex de venir me remplacer avant la fin de mon deuxième quart de nuit parce que je m'endormais trop.
Pauvre Alex! Le vent s'est levé, il a éteint le moteur et sorti le génois. Plus tard, il a rentré le génois et gardé juste la grand-voile qui avait toujours 2 ris (une chance que la paresse nous avait découragés de les enlever plus tôt en soirée!!). J'ai eu une nuit de sommeil un peu plus longue que prévu puisque mon super partenaire protecteur n'a pas voulu me donner la barre avant 6h30 du matin! C'est alors, après m'être attachée solidement, que j'ai vu mon 3e levé du soleil et que j'ai commencé notre 4e et dernière journée de navigation.


Jour 4 : jeudi, 21 avril

Dernier jour... ouf!

J'ai obligé Alex à rester coucher plus longtemps que prévu... pas question de me retrouver avec un grand marabout à bord!
J'ai été très chanceuse lors de ces moments de solitude. Dès le réveil de Galarneau, j'ai eu la visite de quelques dauphins. Les petits sautaient partout et les plus gros faisaient de courses avec Orion. Wow! Ça faisait un sacré bout de temps que nous en avions vu. Il y en a très peu aux Bahamas ; en 4 mois, nous en avons vu que 3 ou 4.
Ensuite, une superbe mouette tachetée m'a tenu compagnie pendant un bon bout de temps. Elle venait se poser à côté du bateau puis je la dépassais... notre petite valse a duré près de 30 minutes!
Un peu plus tard, dès que nous avons parti le moteur (encore très peu de vent), d'autres dauphins se sont rués vers le bateau. À plus de 500 m en face du bateau, ils ont commencé à sauter dans notre direction. C'était vraiment fou de les voir foncer sur nous comme des torpilles "sautantes"! Nous étions très près des eaux américaines ; ils sont venu nous souhaiter la bienvenue en terre état-uniennes.



Pendant que mon capitaine roupillait, j'ai décidé de mettre une ligne à l'eau. Super! Un petit thon bien en chair est venu mordre à notre hameçon. Wow!


C'est en après-midi que nous avons finalement aperçu la terre!!



Quel moment merveilleux! Même si le GPS et le lecteur de carte nous indiquent notre position, c'est très agréable de pouvoir confirmer avec ses yeux. Ouf, on s'est pas trompé de direction!

Nous avons alors décidé de retirer notre drapeau de courtoisie bahamien. Ah! qu'il a fait du chemin ce drapeau! Assez défraîchi merci... comme la bette d'Alex!


Notre arrivée dans le port de Charleston a été plutôt longue. Nous avions le courant de la marée contre nous. Plus de 2 nœuds dans l'étrave, ça ralentit considérablement la cadence. Malgré tout, nous étions très heureux d'arriver sans n'avoir eu de problème. Décidément, nous sommes sous une bonne étoile... difficile de faire autrement quand le bateau porte le nom d'une constellation!

Nous avons été conscients de la chance inouïe que nous avons eu quelques minutes après avoir ancré Orion. Alex a décidé tout bonnement d'écouter la météo à la VHF afin de voir si nous avions une fenêtre qui nous permettrai de monter vers la Caroline du nord, par la mer, dans les prochains jours. Alerte météo! Quelques secondes plus tard... le déluge! Vent, pluie, grêle, éclairs à quelques centaines de mètres de nous. Ouf! On l'a échappé belle! Malgré tout ce stress, cet événement nous a permis d'avoir l'esprit tranquille pour le reste de la journée... on savait que l'ancre était bien accrochée!
Voici un bref aperçu de la situation d'hier après-midi.



Malgré ce mauvais temps, nous avons bu notre bière de la victoire : une bonne Kalik que nous nous étions gardée des Bahamas! Hummm, c'est bon.


Après le premier orage (et oui, on a vraiment mangé la claque après nos 4 mois sans pluie!!), nous avons eu droit a un super spectacle : un gros arc-en-ciel! Ça aussi ça faisait longtemps qu'on n'en avait pas vu, nécessairement.


Aujourd'hui, nous sommes venus à la marina afin de prendre une bonne douche et de faire du lavage.

Pour les prochains jours, nous devons faire un petit aller-retour d'une semaine à Montréal pour des raisons familiales urgentes. Orion devra nous attendre patiemment à la marina... on va s'ennuyer!