jeudi 30 septembre 2010

Une journée stressante!

Hier soir, nous sommes allés faire une mini-croisière au clair de lune avec nos compatriotes de Globe-Vogueur. Quelle belle expérience! Sylvie et Fred en ont profité pour se faire photographier. La vue de la ville toute illuminée était à en couper le souffle. Nous étions très heureux de pouvoir enfin voir les étoiles après ces dures journées de mauvais temps.

En regardant la météo, nous avions peine à croire que le temps pourrait se détériorer à ce point. Cette nuit, la pluie a repris de plus belle, même que nous n’avons jamais eu du gros temps comme celui que nous avons vécu en cette fin de moi de septembre. Toute la journée, nous avons eu droit à des vents annoncés de minimum 25 nœuds avec des pointes montant à 50 nœuds!

Nos amis de Skana IV se sont réveillés quelques mètres plus loin de leur mouillage initial ; leur bateau a chassé en début de matinée. Par chance, ils se sont réveillés à temps! Pas de dégât, seulement un gros moment de stress. Après avoir repris le contrôle, ils sont allés s’amarrer au quai à dinghies un peu plus loin dans la baie pour faire descendre l’adrénaline. De notre côté, nous avons essayé à deux reprises de repositionner Orion, mais rien à faire! L’ancre est vraiment prise (bonne nouvelle!). Cependant, nous sommes très près d’un quai ce qui réduit notre possibilité de mouvement. Si le vent vire, nous devrons encore apporter quelques changements à notre position. Ouf! Quelle journée! $¢~%Ü$&!!!

Ce soir, les vents devraient encore être plus violents, jusqu’à 60 nœuds… personne ne devait pouvoir dormir! Au moins, demain les vents devraient se calmer et le beau temps devrait revenir samedi… pour combien de temps?!? Certainement très peu puisqu'une immense dépression guète toute la côte est des USA... vous allez y goûter aussi!!

mercredi 29 septembre 2010

New-York : lumière et grisaille

Malgré la brume et la mince pluie, l’approche de New-York est impressionnante. Le Washington Bridge et ses deux étages, les gratte-ciels colossaux, l’architecture, les parcs et j’en passe. Nous avons été très émus de voir la grande ville par les eaux. Une première pour Fred qui avait déjà vu la ville sous plusieurs angles.

Les équipages qui veulent s’arrêter à New-York, n’ont qu’une possibilité : la West 79th Street Boat Basin. Les moorings (boules d’ancrage de la marina) sont assez dispendieux (30$ la nuit), mais ils permettent un accès direct et sécuritaire à la ville de Manhattan. Il aussi est possible de s’ancrer gratuitement au sud du champ de mooring, mais le fort courant de marée (presque 3 nœuds), s’inversant tous les 6 heures, ne permet pas de se promener en ville, loin du bateau, la tête tranquille… Ce courant rend souvent notre mooring très inconfortable puisque, lorsque la marée est à l’envers du vent, on reçoit les vagues par la poupe (dernière du bateau) et, de surcroit, l’étrave (devant) fonce et cogne contre la grosse boule : un plaisir fou!

En arrivant devant le champ de mooring, on a eu la grande surprise et la joie d’apercevoir le Globe-Vogueur! Par contre, cette joie a été rapidement remplacé par de la frustration lorsqu’on s’est fait volé la boule choisie par un autre voilier. On avait pris la peine de passer le champ au complet afin de repérer la boule la plus près du quai à dinghy et de s’amarrer au quai de service pour demander l’autorisation, mais en retournant vers la boule, l’équipage d’un voilier torontois, Leeway II, nous a coupé la route pour s’y attacher. Monsieur et madame à la retraite avec un gros dinghy à moteur nous obligent à s’attacher à la dernière boule restante et la plus éloignée bien sûr, alors qu’ils savent pertinemment que nous, nous devrons ramer pour se rendre à quai. Leur port d’attache, Toronto, n’aide en rien à leur cause! On devra se résigner à bien calculer nos sorties puisqu’il serait très dangereux de ramer contre se damné courant sur une si longue distance. On a au moins la chance d’avoir le courant du bon côté pour se rendre en ville immédiatement et la renverse nous permettra de revenir en fin de soirée.

Le fait d’avoir encore mon cellulaire (contrat oblige) nous servira au moins à entrer en contact par texto avec les globe-vogueux. Après quelques achats nécessaires, on les retrouve près de Time Square pour souper et passer une agréable soirée malgré la grisaille.



De retour tard en soirée, on a pu avoir la chance d’être remorqués par les vogueux avec le dinghy à moteur jusqu’au bateau. Geste grandement apprécié, surtout que la pluie tombait déjà depuis quelques temps.

Aujourd’hui, lundi le 27, la température nous pousse à décliner l’offre des vogueux de se rendre en ville avec eux à bord de leur dinghy. La nuit a été dure, impossible de s’endormir avant que la marée soit du même sens que le vent. Autre déception, c’est une des premières fois depuis que nous avons Darth Vader (l’antenne Wifi) qu’on n’arrive pas à se connecter à Internet. Il y a une infinité de réseaux non-sécurisés, mais l’ordi n’arrive pas à se connecter.

En regardant par la fenêtre pour contempler le mauvais temps, Fred aperçoit les 2 équipages, laissés à Nyack la veille (Ookpik et El Solaz), passer devant nous. Surprise! On leur dit un beau bonjour et on retourne à l’intérieur où c’est plus confortable… pas beaucoup! Lors de notre troisième tentative de départ, entre 2 averses, nous apercevons au loin un petit voilier dont le symbole sur la proue nous est familier : un orque amérindien. Skana IV est un autre voilier de la marina Les Alizés que nous attendions depuis la mi-septembre. Encore surprise! Jacques et Lucie viennent prendre la boule à côté de la nôtre et nous nous rejoignons au bureau de la marna pour une sortie en ville. Malheureusement, il n’y a pas eu d’éclaircit même que nous avons eu droit à une averse assez intense. Merci à New-York d’être vielle et en construction… nous avons pu nous réfugier sous un échafaudage devant le restaurant Bubba Gump Shrimp Co., en l’honneur du film très connu Forrest Gump. Lorsque l’averse s’est dissipée, nous avons repris le chemin du West Marine afin d’y acheter le livre de cartes qui nous manquait. Zut, nous sommes arrivés 8 minutes après la fermeture ; contrairement aux autres boutiques de cette grande métropole, celle-ci fermait à 19h00. S’en est trop pour nous, nous décidons de laisse nos compatriotes en ville et nous retournons manger au bateau. Pour ceux qui connaissent NYC, nous avons marché à plusieurs reprises de la 79e à la 37e sur Broadway… pour ceux qui ne connaissent pas cette ville c’est comme faire la rue Saint-Denis de l’UQAM jusqu’au quartier Rosemont! Petit budget l’impose!

Le lendemain, le 28 septembre, nous nous réveillons avec une surprise de taille. Nous avons un intrus à bord! Catastrophe! Un oiseau a eu la générosité de laisser tomber son snack dans notre cockpit… hum, peu appétissant quand on vient de se lever. Nous allons plutôt attendre d’en pêche nous-mêmes avant de se régaler de bons crabes bleus.

Nous sommes retournés en ville, cette fois-ci avec un lift des globes-vogueux afin de visiter le Central Parc retourner au West Marine. Comble de malheur, ils n’ont pas le livre que nous cherchions! L Par contre, le parc en vaut vraiment le détour ; c’est un endroit paisible et très joli qui nous a fait oublier le mauvais temps ; enfin il faisait presque beau, nuageux en fait!


Dès notre retour au bateau, nous avons préparé celui-ci pour un départ vers la fameuse madame : La statue de la liberté. Nous avons aussi eu l’occasion de voir la ville sous un angle nouveau avec ces autres emblèmes, tel l’Empire State Building et le quartier financier (Wall Street), sans les deux tours. On a encore eu droit à un spectacle de voiliers sous spi. Wow! Ils sont motivés!

Il y a un petit mouillage à environ ½ mile à l’ouest de Liberty Island, bien protégé, là où nous devrions enfin passer une belle nuit! En effet, les vagues sont presque inexistantes, il n’y a pas de train et nous avons largué notre « amie » la boule d’ancrage. Nous sommes du côté de Jersey City et nous avons une vue du Liberty State Park, au loin il y a la Statue… c’est le temps d’ouvrir la bouteille de rhum tant attendue!

Aujourd’hui, nous sommes allés dans une marina huppée, Liberty Landing Marina, où nous avons fait notre lavage et où nous avons pris une douche dans un environnement très cossu ; énorme différence avec la marina de la ville de New-York où la douche ressemblait plus à un trou à rat. Encore une fois, Fred est allée prendre les informations, bien sûr parce qu’elle est plus à l’aise en anglais, mais surtout parce qu’elle obtient beaucoup plus de faveurs. En effet, ils ne nous ont pas chargé pour le quai, bien que y sommes restés plus de 2 heures, ni pour la douche ; nous avons seulement dû payer pour le lavage. Vive le pouvoir de séduction des femmes! Sachons bien l’utiliser à notre avantage! Finalement, à la boutique de cette magnifique marina nous avons pu acheter le livre des cartes manquant. YÉ!!

Dans les prochains jours, toujours avec nos amis de Globe-Vogueur et Skana IV, nous devrons nous rendre dans la baie de Sandy Hook, NJ, de manière à attendre une fenêtre météo pour traverser, en mer, vers Cape May.

samedi 25 septembre 2010

Le vent dans les voiles!

Aujourd'hui Orion à enfin goûté au plaisir d'avancer par ses propres moyens, Yamaha nous est cher puisque sans lui nous ne serions pas rendus où nous sommes, mais sa musique n'est pas aussi douce que le vent dans les voiles... Mais avant de vous montrer son allure, voici un résumé des derniers jours :

Le lendemain de notre dernier message (le 23 septembre), nous sommes allés en ville(!) à Kingston. Nous avons dû quitter notre mouillage puisque la marina municipale est située à environ 1.5 mile nautique. La marina charge 5$ pour s’amarrer pour 2 heures et la douche en vaut la peine. Ensuite, nous avons pris l’autobus pour se rendre à la «Kingston’s Plaza» pour y faire l’épicerie, le lavage et chercher des trucs à la quincaillerie. De retour 4 heures après notre arrivée à la marina, on a été heureux d’apprendre que notre «extension» était sans frais grâce à Fred qui a monté un bateau au commisJ. Le soir venu, on a profité de l’accès internet de la marina d’à côté, obtenu grâce aux charmes de Fred, pour parler aux membres de nos familles.

Le 24 au matin, j’ai encore hissé Fred en tête de mât pour déconnecter la lumière qui sera accrochée sur les haubans, avec un bout de fil, en guise feu de mouillage de fortune. Après cette opération stressante, on a mis le cap vers Pollepel Island où git un magnifique château en ruine.

Par contre, arrivés à destination, le courant de la marée agissait contre le vent dans ce cul-de-sac infernal et poussait le voilier hors du chenal vers un haut-fond. L’urgence de la situation nous commandait de lever l’ancre au plus $/?% »?%, mais cette dernière était bien prise. L’adrénaline combinée à ma force herculéenne ont causé d’autres dommages à notre beau bateau : l’ancre a cogné sur l’étrave, enlevant un peu de peinture. :( Les endroits propices à jeter l’ancre pour la nuit sont assez rares sur la Hudson et notre plan B était situé plusieurs miles au sud. Par contre, en étudiant sommairement la carte, on passait avoir trouvé le mouillage parfait. Rendu à destination, on était bien protégé des vents et l’ancre tenait bien. Avant de savourer notre victoire contre notre guide de navigation Skipper Bob, Fred a mieux inspecté la carte pour malheureusement s’apercevoir qu’on était ancré dans endroit traversé par des cables électriques sous-marin : interdiction d’ancrer! Pour une deuxième fois, on a dû relever l’ancre au plus $%/?% et se trouver un autre ancrage pour la nuit. En pointant l’étrave vers le sud, on a eu le soulagement de voir nos compatriotes canadiens El Solaz et Ookpik arriver. Après avoir communiqué avec eu sur la VHF, on a décidé de les suivre vers Peekskill, où il y avait un mouillage qui n’était pas indiqué par nos guides.

Finalement, on n’a pas dormi de la nuit ; cette fois-ci ce n’était pas le vent et les vagues, mais un train qui passait à toutes les heures en faisant crier sa sirène. On ne voudrait certainement pas vivre dans cette ville!


Ce matin, les autres équipages avaient la même destination que nous : Nyack. La météo annonce des petits vents d’ouest, alors on devrait avoir un nuit tranquille, puisque la ville est situé de ce côté de la rivière. En chemin, au détour d’un coude de la rivière, on débouche sur la grande baie d’Haverstraw Bay. L’ouverture nous offre le spectacle de dizaines de voiliers sous spi (grande voile colorée) et une petite brise de travers nous donne l’occasion de mettre les voiles pour la première fois depuis le lac Champlain.

Nos compatriotes sont plus modestes et se contentent de dérouler le génois, mais nous, on sort toute la guenille! Cadeau suprême de cet après-midi mémorable, en doublant El Solaz, on aperçoit Nicole armée de son appareil photo : on n’a pas vraiment à se forcer pour sourire!!! Deux heures de pure délice avant d’être finalement bloqué par Hook Montain et d’être obligé de rentrer tout et de solliciter Yamaha.

On est ensuite accueilli à Nyack par une forêt de mâts entre lesquels on trouve un ancrage. C’est impressionnant de voir autant de voiliers réunis. Notre voisins est un C&C de 63 pieds, grée en ketch et à vendre pour la modique somme de 450 000$ (cap’tain Seb, j’ai pensé qu’il pouvait peut-être t’intéresser, c’est un beau bateau projet : plusieurs réparations à faire sur la quille et le safran…)

On doit absolument trouver un téléphone public en ville puisque depuis deux jours, la carte bancaire de Fred est bloquée ; il y aurait eu des transactions frauduleuses. Ce n’est pas banal de trouver un téléphone public depuis que tout le monde à un cellulaire : ce n’est qu’au quatrième poste, après avoir traversé la ville dans tous les sens qu’on en a trouvé un qui fonctionne! Le problème n’a pas été réglé alors pour nous remonter le moral, je nous ai payé un 5 à 7 à la sangria sur une terrasse : on ne peut absolument pas terminer une si belle journée sur une mauvaise note…

On annonçait un vent d'ouest et ce mouillage nous propose une bonne protection. Malheur! Le vent a viré et maintenant, il nous vient du nord-est! On s'attend encore à une nuit d'enfer. Par contre, nous avons une superbe vue : certainement la plus grande forêt de mâts qu'on a pu voir jusqu'à maintenant. De plus, il y a le très long et légendaire pont Tappan Zee Bridge, dernier pont à traverser la rivière Hudson avant New-York.

mercredi 22 septembre 2010

Des photos...

Bon, Fred veut que je mettes plus de photos, moi je ne les trouvais pas assez «avantageuses», mais le vin aidant, en voilà plus:1-Fred, toujours aussi délicieuse.


2-Les vogueux devant Orion, après le passage de la «guillotine». Cette installation sert à contrôler le débit d'eau dans le canal lors des crues au printemps.


3-Voilà ce que je considère une photo pas trop avantageuse...


4-Ma dinde douce au quai de Waterford.


5-Les quais de Waterford devant la place publique, dimanche, avec le marché des locaux.


6-Est-ce le sourire de la dernière écluse (Troy) ou le sourire de la gaffe récupérée de l'eau après un moment d'inattention??

7-Brown's Brewery à Troy vue de l'eau. Sois disant passant, une très belle place à arrêter! Bière artisanale et bonne bouffe. Merci à Jean-Yves et Syvie pour ce bon repas et cette belle soirée!


8-Beau «boat à oèles» devant Albany


9-Benoît, le globe-vogueux, lors de son mâtage. Les photos du nôtre sont sur leur appareil... peut-être plus tard?!


10-Hier, lundi le 21 septembre, en route vers notre mouillage au sud de Catskill Creek dans la belle vague levée par un vent du sud mitraillant la marée descendante.

Aujourd'hui, après s'être réveillés d'une nuit blanche (!), on a fait un petit bout vers la marina de Saugerties pour faire le plein d'essence et prendre une bonne douche. Tu parles d'une bonne douche: 5$ chacun pour se laver entre des toiles d'araignées... pas le le meilleur investissement, mais toujours ravigotant!

On a continué notre route vers la ville de Kingston (N-Y pas Ontario). Pour se rendre à notre mouillage, on passe devant une multitude de marinas, un chantier naval et une variété de bateaux, dont celui-ci... magnifique! :


celui-là moins... un peu épeurant, ne croyez-vous pas!


Avant souper, on a fait une petite balade en dinghy à bras (snif pour le moteur, mais bien pour le muscles!) vers une petite cascade constituée d'une ancienne écluse. L'effort en a valu la peine: on a vu trois aigrettes et un gros crabe qu'on n'a malheureusement pas pu attraper. On a aussi pris l'apéro à bord d'El Solaz, un dériveur en aluminium de 38 pieds, plan Bruce Roberts, construit par Claude et Nicole de Louiseville. Merci pour le vin!

Demain, on devrait rester une journée de plus dans le coin ; on a besoin de repos avec la nuit qu'on vient de passer. Il faut aussi se trouver un lumière d'ancrage de fortune. On s'est aperçu hier soir que la connexion du feu mouillage s'est défaite en installant les tubes de mousse à Waterford; il ne faut pas prendre les muscles de Fred à la légère!

On vous laisse avec la vue que nous avons de notre beau bateau... le bateau est plus beau que la vue! :)


dimanche 19 septembre 2010

Enfin en route vers le sud!

Ce n'est pas facile d'entretenir un blog et j'admire les équipages que nous avons suivis les années passées pour leur assiduité (voir http://www.webscolaire.cje.qc.ca/magie/ et http://quebec-bahamas.blogspot.com/) Quoi qu'il en soit, voici un petit résumé des derniers jours.

Lors de notre dernier message nous attendions des prix pour démâter, finalement ça valait le coup (coût): 2$ le pied à la marina Lock 12 à Whitehall, juste devant la première écluse. Après avoir reçu cette bonne nouvelle, nous avons décidé de passer une dernière nuit à Partrige Harbor avant d'entamer notre descente vers le sud du lac. Encore le bateau dans la baie, nous avons eu la surprise de voir nos amis Benoît et Sylvie du voilier Globe Vogueur (http://www.leglobe-vogueur.ca/) pointer l'étrave à l'entré de la baie. Nous avions rencontré Benoît et Sylvie lors d'une formation chez Voiles Sud et nous avions convenu de faire un bout de route ensemble vers les Bahamas. Après l'apéro, la journée du lendemain est rapidement planifiée: GO SOUTH!!

Départ tôt mercredi matin, après une heure de moteur, vent d'ouest annoncé s'est finalement levé et on a pu lever les voiles une dernière fois avant de démâter pour passer les écluses du canal Champlain. Vers 13h, nous étions déjà ancrés devant le fort de Ticonderoga. On a passé ensuite l'après midi à visiter ce fort magnifiquement restauré qui était considéré par les Anglais comme la clé de voute de l'Amérique du nord.



On est parti de Ticonderoga vers 17h avec l'espoir de rallier Whitehall avant la nuit. Dans cette partie du lac Champlain, les rives sont si rapprochées, qu'on a l'impression de remonter la rivière Richelieu. Malgré notre optimiste, c'était impossible de se rendre à destination avant la noirceur, mais heureusement, le chenal était bien balisé et tout s'est bien déroulé et on a pu s'ancrer en bordure du chenal, à l'entrée du village.

CATASTROPHE!! pendant notre petite navigation nocturne, on s'est rendu compte qu'une grande partie de notre linge chaud (tuques, mitaines, combines) sont manquant à l'appel. Comment feront-nous pour durer les mois d'octobre et novembre avant d'arriver à des latitudes plus clémentes?

Le lendemain matin (jeudi), la journée chargée nous attendait: préparation du bateau pour le démâtage et cinq écluses avant Fort Edward. Avec l'aide de Sylvie et Benoît et sous la supervision de Ray de la "Lock 12 Marina", tout s'est déroulé parfaitement. Après la première écluse, un quai municipal avec électricité, eau ET DOUCHES nous attendait... arrêt obligatoire puisque notre dernière datait de plusieurs jours. (ouf!) Le canal est assez monotone, et l'éclusage s'est bien déroulé, mais nous avons manqué de temps pour se rendre à Fort Edward, puisque les éclusiers (lock masters) terminent leur journée à 17h. Vive les fonctionnaires!! On a dû passé la nuit au milieu de nul part et détrempés par la pluie.
En partant tôt vendredi matin, on avait le temps de terminer les écluses du canal Champlain pour arriver à Waterford, tout prêt de Troy et d'Albany, la capitale de l'état de New-York. Il nous restait donc sept écluses à passer, mais cette fois-ci certaines écluses nous ont donné du fil à retordre. En entrant dans une écluse, les manœuvres se font à vitesse très réduite, ce qui diminue l'efficacité du safran (gouvernail) et lorsque le vent et le courant se mettent de la partie, ce n'est pas évident de bien contrôler le bateau et d'attraper les amarres en même temps. L'écluse la plus redoutable est sans aucun doute l'écluse 3 puisqu'un courant transversal attirait les bateaux sur le quai d'attente. Benoît et Sylvie s'en sont rendu compte trop tard, ce qui leur a valu une bonne frousse et une petite égratignure à l'étrave. Nous avons eu plus de chance puisqu'on les suivait avec assez de distance pour nous permettre de faire demi-tour afin de se placer face au courant en attendant que l'écluse ouvre ses portes.

On est finalement arrivé à destination et plus tôt qu'on pensait. La ville de Waterford est située à un carrefour de voies navigables: elle se trouve à la jonction du canal Érié (vers les Grands Lacs), du canal Champlain et de la rivière Hudson. De plus, un centre touristique y est aménagé avec 1000 pieds de quais gratuits pour les plaisanciers de passage. On y a retrouvé un équipage de la Mauricie rencontré à Vergennes (El Solaz) et on a rencontré d'autres équipages canadiens qui descendent vers les Bahamas.

C'est aussi à Waterford que mes parents sont venus nous rejoindre samedi. Avec la générosité de quelques proches (Kath et Sébas) et d'une visite au Wal-Mart, on est maintenant ré-équipés pour la «froidure». Grâce à la présence de mes parents, on a pu faire quelques commissions et passer une agréable soirée à la brasserie Brown's Brewery à Troy.

Le lendemain, après le départ de mes parents, la journée a été consacrée à différents travaux en prévision du mâtage. En effet, depuis le début de notre périple, nos nuits sont ponctuées d'un petit maudit bruit causé par le fil électrique de la lumière du mât qui résonne à l'intérieur de celui-ci au gré des oscillations du bateau. Après une tentative infructueuse à Partrige Harbor pour régler ce problème, ma mère a eu l'idée d'insérer des tubes en mousse servant à l'isolation de la plomberie, dans le mât, autour du fil électrique insomniaque. Après avoir terminé ces travaux, on a passé le temps en se promenant en dinghy et en allant visiter le parc de Peeble's Island situé sur la rive opposée de notre quai.

Lundi matin, le roi, sa femme et son petit prince... sont partis vers 9h30 après les douches et la vidange du réservoir septique (il était plus que temps). L'écluse fédérale de Troy a encore été facilement passée, et nous nous sommes
, pour la première fois, dans un cour d'eau sous l'influence des marées. Le vent du nord soufflant contre le courant de marée a levé une belle petite vague. Deux milles avant notre destination, Castleton-on-Hudson, une vague a pris le dinghy, en remorque derrière le bateau, par surprise (!) et l'a rempli d'eau. Le poids supplémentaire augmentait considérablement la tension dans l'amarre et il fallait faire quelque chose. La seule solution: se déshabiller, enfiler un VFI et sauter dans notre nouvelle baignoire afin de la vider, opération réussie, mais non sans se mouiller un peu...

Castleton-on-Hudson est L'ENDROIT pour remâter; 50$ pour utiliser une potence électrique, avec manette à distance, et plein de bras et d'expérience disponibles pour aider. Le point le plus important: la bière à 1.25$!

Je crois que les évènement des derniers jours, j'ai rattrapés,
le bateau est mâté,
le gréement ajusté,
le souper terminé
et bientôt je vais me coucher!

lundi 13 septembre 2010

Du bon et du caca...

Re-bonjour les amis,

On est très contents de voir qu'on est suivi grâce aux quelques commentaires reçus après notre dernier message. Annie, bien sûr que tu es notre secrétaire préférée... surtout si tu nous supporte auprès de Mme L'italien pour un contrat l'an prochain :)

Mais non Mamie, nous n'avons pas encore le regard des navigateurs des océans, mais plutôt un bronzage en raton laveur à cause des lunettes...

Depuis notre dernier message, nous nous sommes redirigés vers le sud. Partis de Burlington vers 16h après les courses et une douche bien méritée, nous avons levé les voiles vers Converse Bay. Depuis le début de notre voyage, ça a été le plus beau moment de voile: 3h avec un vent d'ouest soufflant assez fort pour nous obliger à prendre deux ris dans la grand-voile et à garder le génois partiellement enroulé. À un demi-mille de l'entrée de la baie, le vent nous a lâchés avec l'arrivée d'un léger brouillard.

Le lendemain, on est resté dans cette magnifique baie pour faire quelques travaux: installer les cordages pour les prises de ris automatiques, solidifier la base de la table (précédemment fracassée par Fred qui s'est échouée dessus à cause d'une vague percutante), ménage dans la quincaillerie, rescellage des hublots de la chambre et tout ça sous l'œil attentif de Daniel Boone qui chassait le canard dans son canot, zigzaguant entre les voiliers au mouillage! Plus tard, nous avons vu une ville flottante se former (comme dans "Water World"): 4 gros «cruisers» se sont installés à l'épaule au centre de la baie.


Le lendemain (le 11), on est parti tôt pour rallier Vergennes, un ville située 7 miles en amont de l'embouchure de la rivière Otter Creek. À défaut de voir des loutres, on a pu observer quelques tortues et plusieurs magnifiques oiseaux: martins pêcheurs, grands hérons, balbuzards, faucons et urubus.

L'intelligente ville de Vergennes offre des quais gratuits (48 heures) au marins de passage avec eau et électricité en plus. Les quais sont situés dans un bassin près d'une superbe chute qui a permis à la ville de prospérer au siècle dernier grâce au fabriques fonctionnant à l'énergie hydraulique. Il y a plusieurs bons petits restos à proximité et les gens, ceux que nous avons rencontrés, étaient tous sympathiques. Vergennes, pour nous, se résume surtout en deux évènements marquants qui m'ont inspiré ce titre: du bon et du caca! Tout d'abord, lors de la deuxième journée de notre court séjour, en attendant la lessive au coûteux landromat, Fred a trouvé un immense jardin abandonné adossé à un garage. Le commerce étant fermé (dimanche oblige), une voisine nous a recommandé de repasser le lendemain pour demander au propriétaire la permission de se servir. Mission accomplie!! Cette récolte a permis d'éviter de gaspiller encore plus de légumes... et de renflouer notre frigo de produits frais. Ensuite, de retour au bateau, après un visite dans notre minuscule toilette... c'est la merde et c'est le cas de le dire!! Et oui, ça coule par le tuyau d'évacuation (pump-out)! On avait déjà eu un problème semblable la semaine précédente, mais avec l'aide de Jean, dit Johny le bricoleur, on pensait avoir résolu le problème, mais non! Après investigation, il semble que le tuyau d'aération du réservoir septique s'obstrue avec du liquide qui reste coincé dans un creux sur la ligne. J'ai redisposé le tuyau d'aération vers la pointe du bateau, dans le puits d'ancre, afin qu'il n'y ait plus de creux sur la ligne, espérons FORTEMENT que ça règle le problème...

De retour sur le lac après notre escapade sur la Otter Creek, nous avons été accueillis par la pluie qui ne nous a lâchés qu'au quai de service de la marina de Westport. Nous sommes revenus ici pour s'informer des prix pour démâter Orion afin de franchir les écluses. Surprise, les prix sont au moins 3 fois plus chers qu'à Lacolle (entre 6 et 10$ du pied). Grâce aux achats que nous avons faits, nous avons pu profiter d'une heure gratuite à quai pour la douche. Ensuite, nous sommes retournés s'ancrer pas trop loin afin d'utiliser le réseau sans fils de la marina. Fred nous a préparé un bon pâté chinois et demain, on va bricoler encore en attendant des nouvelles des autres marinas pour le démâtage.

jeudi 9 septembre 2010

Enfin sur l'eau!


Wow, enfin des mises à jour!

Depuis notre dernier message, de l'eau a coulé sous les ponts et sous la coque d'Orion! L'été à été un sprint du début à la fin, avec la fin d'année scolaire, les déménagements, les travaux le transport du bateau (merci à Dominique de Sumo Transit) et la mise à l'eau à la marina des Alizés...

Ce matin, caché par le brise-lame de Burlington tout ça nous paraît déjà très loin. Déjà 10 jours passés à se promener sur le Lac Champlain en entrainement intensif. Tout ne va pas rondement, déjà un échouement à notre actif (ma faute, "pas besoin de profondimètre, il y a 300 pieds d'eau dans le lac!") et pleins de bricoles à faire sur Orion. Au fait, son nom officiel est Orion XIII (merci à Luc Comptois d'Idésif pour ce magnifique lettrage.

Les nuits sont écourtées par les bruits inhabituels d'un bateau et par l'angoisse que l'ancre chasse, les journées, elles, se comptent en nombre d'ecchymoses. Il y a par contre la liberté de choisir où nous allons, le soleil, les vagues, les oiseaux... Je crois que tout ça vaut amplement la rentrée scolaire! (Salut la gang de St-Max, on s'ennuie de vous déjà et espérons (beaucoup) vous revoir l'an prochain :)

Merci encore à Josée et Jean pour leur visite à Wesport la fin de semaine dernière, ce fût des vacances dans nos vacances! On a pu abuser de leur auberge pour les déjeuners, de leur voiture pour les courses et de leur compagnie pour l'ascension du mont Hurricane.

Après notre départ de Wesport, nous sommes restés une journée de plus (mardi) dans le coin, au mouillage de Partrige Harbour, petit mouillage parfait, chaudement recommandé par notre ami Sébastien de Guimo. Hier, nous avons fait une remonté du tonnerre vers Burlington avec un vent d'ouest de 15 à 25 noeuds (30 à 45 km/h) et dans la vague de 4 pieds. En virant à l'est après Juniper Island les vagues se gonflaient encore et on s'est tapé des surfs à plus de 6 nœuds sur le GPS (le loch est coincé).

Ce matin, nous devons ramer (on a dû abandonner le moteur à Westport, trop de restriction pour Orion... snif!) jusqu'au quai à dinghy pour faire les courses, mais le ciel gris nous décourage....

D'ici quelques jours nous allons retrouver l'équipage de Globe Vogueur (Benoit et Sylvie) et l'antenne Wi-Fi que j'ai commandé par Benoit nous permettra de faire des mises à jour plus souvent.

Merci à Simon et Salah d'avoir laissé des commentaires sur le blog.

Merci à nos supporters pour cette magnifique soirée à Sabrevoie (gros bisous Julie).
... est-ce que quelqu'un a retrouvé la pancarte d'Henriville?

À bientôt!