samedi 4 juin 2011

Une trentaine d'écluses plus tard...

Une semaine plus tard et une trentaine d'écluses de passées et... beaucoup de choses à raconter!

Puisque nous n'avions pas de bonnes nouvelles concernant l'ouverture des écluses du canal de Chambly et que nous étions pressés de rentrer à la maison, nous avons décidé de passer par le grand chemin qui nous fait faire un détour par l'Ontario.

C'est donc sous le soleil et une chaleur hallucinante que nous avons pris le cap vers l'ouest dans le Canal Érié. La première portion du canal est dominée par une série d'écluses nommée le "Waterford Flight" (le vol de Waterford). En partant de la ville de Waterford, les 5 écluses, réparties sur une très courte distance, élèvent les bateaux à près de 35 pieds chacune pour un total de 170 pieds.
Bien que nous étions très excités d'enfin partir vers la maison, nous avons été un peu choqués par la quantité astronomique de poissons morts qui flottaient autour et dans les écluses. Cette descente rapide dans les valves des écluses est beaucoup trop violente pour les petits poissons. Le spectacle était désastreux et l'odeur... je vous laisse imaginer!

Toutefois, nous étions très heureux de voir qu'avant et après la majorité des écluses, un mur était mis à la disposition des plaisanciers afin que nous puissions nous y attacher et passer la nuit gratuitement. Super! Dans la rivière et dans les canaux, c'est pas toujours facile de trouver des ancrages bien protégé.

Malgré la chaleur accablante, nous avons vécu des rafales de neiges très inconfortables!


La neige de peupliers, vous connaissez?
Les petites mousses collaient partout! Dans les yeux, le nez, la bouche... Dans le bateau, la catastrophe. Les moustiquaires sont blanches et c'est très difficile à faire décoller. Noël à 30°C! Ça faisait penser aux Bahamas, mais en plus chaud (pouvez-vous le croire?!?)

Nous avons été très chanceux puisque les écluses étaient très peu achalandées, donc le temps d'attente était presque toujours nul. Par chance, parce qu'il y a toujours une chute adjacente à l'écluse, pour laisser passer l'eau de la rivière, ce qui amène souvent un courant assez puissant.



Nous avons passer la plus haute écluse de tout le New York Canal System ; l'élévation est de 40,6 pieds.


C'était donc la plus haute que nous avions traversée jusqu'à maintenant. J'étais très impressionnée d'entrée dans ce grand trou. Je me sentais encore plus petite... assez difficile à croire... et très difficile à vivre quand on mesure un peu plus de 5 pieds!


Je n'avais jamais été dans cette région de l'état de New York. Ça ressemble énormément au reste! Ça ressemble aussi à la région des Laurentides ; ça faisait du bien de se retrouver dans un environnement "comme à la maison"... on sent qu'on se rapproche.


Le printemps nous donne un beau spectacle. Les belles feuilles vertes, les fleurs, les oiseaux qui chantent et... les petits bébés!
Nous avons eu la chance de naviguer avec une foule de familles de bernaches! Comme celle-ci.


... et d'écluser avec une famille de canards. 9 canetons, c'est beaucoup!



Avec les grandes quantités d'eau, le printemps nous donne aussi d'autres surprises moins agréables. Comme je disais dans le message précédent, il y a beaucoup de débris et de cochonneries qui flottent en surface et sous l'eau. (en plus des poissons... heu!!) Il nous était parfois impossible de se rendre au mur d'une écluse sans fracasser de gros billots de bois, comme cet arbre qui nous bloquait la voie d'un mur à l'autre. On aurait dit qu'Orion avait sauté par dessus tellement la coque a été propulsée vers le haut!



La corporation qui gère les canaux offre des passes très abordables selon le besoin des voyageurs : 2 jours, 10 jours ou une passe de saison. Le premier éclusier m'a dit qu'en 3 jours la majorité des bateaux faisait le trajet jusqu'au Lac Ontario. Ceci dit, j'ai décidé d'acheter une passe de 2 jours et d'en acheter une 2e pour finir le voyage.
Malheureusement, lors de notre 3e journée (je venais tout juste d'acheter la 2e passe), nous avons été bloqués aux abords du Lac Oneida, dans le "superbe" village de Sylvan Beach... qui a assurément eu ses heures de gloire (dans les années 50, je crois), mais ce temps est révolu... dommage, le lac est très beau.
Avant de s'amarrer au mur gratuit de la ville, nous avions décidé de le traverser. Le vent nous semblait pas si terrible que ça. Après 1 mile, nous avons rebroussé chemin de peur de perdre le mât. Le lac était complètement déchaîné!

Après 2 jours d'attente, nous avons enfin traversé le fameux Lac Oneida. Les vagues étaient passées de plus de 4 pieds à rien du tout en une nuit et nous étions très contents de continuer notre chemin. Malheureusement, à cause de nos 2 jours d'attente, notre passe était expirée et nous devions en acheter une autre. Une autre dépense plate qui s'ajoute à notre liste... mais non!! L'éclusier qui nous a vendu la passe s'était trompé : il avait mis 3 jours au lieu de 2!! Youppi!!!

Nous avions planifié d'acheter les cartes du Lac Ontario et des Milles Îles dans une marina située de l'autre côté du Lac Oneida. J'ai appelé plusieurs marinas avant d'en trouver une qui avait le fameux Charts Book en magasin. Nous pensions passer quelques minutes tout au plus à quai puisqu'il nous restait encore 8 écluses à franchir avant d'arriver aux portes du Lac Ontario et notre passe ne pouvait pas durer éternellement!
Catastrophe!! Ils n'ont pas le livre si convoité!! La dame à la réception était tellement mal à l'aise de nous avoir fait arrêter pour rien qu'elle nous a prêter la voiture de courtoisie de la marina pour qu'on puisse aller l'acheter au West Marine (magasin d'articles nautiques) de la ville d'à côté!! Finalement, notre arrêt a duré une heure, mais j'ai été agréablement surprise de la qualité du service. Wow! Jamais j'aurais cru avoir à conduire une grosse mini-van verte en me levant ce matin-là!

Nous sommes enfin arrivés dans la ville Oswego en fin de journée et nous nous sommes ancrés tout près des portes du Lac Ontario. Ouf! Grosse journée!


Ce matin donc, nous sommes partis vers notre majestueux fleuve Saint-Laurent. Le lac était super calme, malgré la houle qui venait nous faire rouler un peu. Par contre, le froid était réellement prenant! J'ai eu aussi la chance de faire mon premier quart sous une pluie glaciale. En après-midi, le soleil avait un peu réchauffé l'atmosphère et barrer le bateau n'était plus un gros problème...


Nous avons profité d'un courant à l'entrée de la voie maritime, donc à la sortie du lac, qui nous a permis d'arriver dans le petit village de Cape Vincent un peu plus tôt que prévu. La très accueillante ville offre des services gratuits aux plaisanciers (quais, douches, poubelles, etc.) et les autres services sont tout près. Nous en avons donc profiter pour se laver (après une semaine...), faire un peu de lavage et acheter quelques trucs à manger. Alex a profité du quai pour dégonfler le dinghy et l'attacher sur le bateau puisque nous ne pouvons pas remorquer d'annexe dans les écluses de la voir maritime.

Nous sommes conscients que tout ce tralala finira bientôt. C'était notre dernière douche américaine, notre dernier lavage américain et notre dernière épicerie américaine de ce voyage.

Canada, nous voilà!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire